humain à l'eau (PV Gabriel)

Il n’y a pas de secrets dans la vie, seules des vérités cachées qui reposent sous la surface.

humain à l'eau.

Trois jours déjà que l'affaire Winston piétine. Minnie a beau passer ses journées entières sur le dossier, à décortiquer chaque photographie, chaque interrogatoire, il n'y a rien à faire : ce foutu type est un putain de fantôme. Un homme a été tué, voilà cinq jours, à proximité du quartier du Bronx, et c'est tout naturellement que la police a abandonné les recherches, après quarante-huit heures. Le FBI a repris l'enquête, mais sans que cela permette de faire grandes avancées. Minnie est incapable de comprendre le pourquoi du comment de ce meurtre, et a bien peur que cela reste ainsi quelques temps encore. Seul point positif ? Aucune autre victime n'est suspectée dans cette affaire. A moins que le meurtrier n'ait été assez intelligent pour tuer plusieurs personnes de manière différente. En tous les cas, Minnie n'avance pas, et devra probablement fermer le dossier, faute de chemins à emprunter. Son dernier espoir, elle l'a contacté ce matin même. En quelques minutes, le rendez-vous était pris : à quinze heures, dans le Bronx justement, à la terrasse d'un café lambda. Faute de boulot au bureau, Minnie s'y est rendue avec une bonne trentaine de minutes d'avance. Elle s'est installée à une table à l'écart. C'est peut-être bien l'une des dernières journées de beau temps, alors autant en profiter pour rester à l'extérieur. Le seul bémol, c'est que Minnie ne regarde même pas autour d'elle. Tout ce qui l'intéresse, ce sont les papiers étalés devant elle, et sa tasse de café qu'elle porte de temps à autre à sa bouche. C'est une personne déterminée, alors l'idée de devoir baisser les bras dans cette affaire la fout hors d'elle ! Pourtant, elle commence bel et bien à perdre espoir ... Avec un peu de chance - beaucoup de chance, sans doute -, Gabriel aura une piste à lui filer. Même si elle doute que, sur ça, il ait beaucoup plus d'informations que le FBI. Sait-on jamais, hein ?

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J'avais beau ne pas être le type le plus sociable qui soit, sur Terre, j'avais quand même quelques connaissances sur qui je pouvais compter ou qui, en échange, pouvaient tout à fait compter sur moi. C'était largement le cas de Minnie justement. Le jeune profileuse m'avait appelé le matin même, pour obtenir un rendez-vous pro. C'était souvent pour des raisons professionnelles que l'on se voyait tous les deux. Nous avions travaillé ensemble quelques temps par le passé. Et depuis, il nous arrivait de nous dépanner un peu l'un et l'autre. Elle, elle avait accès à des logiciels auxquels moi je n'avais plus accès depuis que je n'étais plus au FBI. Et de mon côté, j'étais parfois obligé de travailler avec des gars qui étaient justement contre l'autorité. Alors je pouvais facilement remonter à des suspects qu'elle devait chopper.  En clair, des échanges de bons procédés.  Il n'y avait absolument rien de mal à ça. Et c'était autant en raison de notre amitié, qu'en raison du fait que je pourrais avoir de nouveau besoin de ses services un de ces quatre, que je rejoignis Minnie au café où nous avions convenu de nous retrouver tous les deux. En arrivant, je n'eus aucun mal à l'apercevoir, puisqu'elle était installée seule à la terrasse, profitant de ce qui était sans doute les derniers rayons de soleil chauds, de l'année ! « Oh, woh ! C'est sur quoi que tu planches avec autant de sérieux, au juste ? » L'interrogeai-je en arrivant enfin à sa hauteur. Sans plus tarder, je tirai la chaise en face de la sienne, pour me laisser tomber dessus. Avec un peu de curiosité, je tendis le cou pour tenter de lire à l'envers. C'était sans doute une affaire sérieuse qu'elle ne parvenait pas à résoudre. Et c'était certainement la raison de ma présence ici !

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Pouvoir compter sur quelqu'un qui ne fait pas partie du FBI est une véritable aubaine. Minnie sait que c'est une chance inestimable. Gabriel n'est plus soumis à une quelconque autorité, c'est donc normal qu'il ait plus de ... possibilités qu'elle. Il peut interroger des types sans mandat, par exemple. Mais il peut aussi fouiner dans des coins et recoins plus sombres. Et là, clairement, Minnie a besoin de quelqu'un qui pourra l'aider à y voir plus clair. Peut-être que Gabriel sait quelque chose à propos de tout ça, après tout ? Et puis, c'est l'occasion de le revoir, c'est qu'il se fait rare le petit. La voix du jeune homme la fait sursauter. Heureusement, sa tasse de café est pratiquement vide, ce qui évite une catastrophe. Elle lève la tête, un sourire amusé aux coins des lèvres. Ah, ça, c'est sûr : quand elle est concentrée sur quelque chose, elle ne fait pas semblant ! « Oh, salut, Gabriel ! Je ne t'avais pas entendu arriver. » Sérieusement ? Ça ne s'était pas vu du tout, tiens ! Un petit rire s'échappe de ses lèvres, avant qu'elle ne repose sa tasse sur la table, un petit peu détendue. Cette affaire la bouffe, comme beaucoup d'autres avant elle. Elle déteste ne pas comprendre le pourquoi du comment, surtout quand il s'agit d'une affaire aussi sérieuse que celle-là. « Enfin, c'est l'affaire sur le type mort au Bronx il y a quelques jours. Tu en as entendu parler ? » Manière plus ou moins détournée de voir s'il a quelques informations. De toute façon, ce n'est pas comme s'il était nécessaire que Minnie prenne des pincettes. Il s'agit de Gabriel : il en a vu d'autres. « J'vais pas te mentir ... On sèche complètement. » Établir un profil sur un meurtrier qui n'a pas laissé beaucoup de traces est très compliqué. Crime passionnel ? Vengeance ? Aucune hypothèse n'est écartée, et c'est justement ça le problème.

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L'idée d'aider une personne que je considérais plus ou moins comme une amie, ne me dérangeait pas le moins du monde. Tout au contraire, je le faisais même avec le plus grand des plaisirs, qu'on se le dise. Alors c'était avec joie et même fierté, que j'avais accepté d'aller boire ce café avec Minnie. Je savais sans l'ombre d'une hésitation, qu'elle avait un service à me demander. Et cela ne me dérangeait vraiment pas du tout. J'eus un léger ricanement aux paroles de la jeune femme qui venait d'avoir un sacré sursaut. « Oui, ça je l'aurais parié. » La taquinai-je en souriant de toutes mes dents, avec naturel. Maintenant installé à la même table qu'elle, je l'interrogeai sur l'affaire sur laquelle elle était en train de plancher avec un sacré sérieux. Voilà qui faisait presque peur à voir tant elle se noyait sous les papiers en tous genres, à l'aspect très sérieux ! « Tu sais, je crois que tout le monde a entendu parler de cette affaire. » Lui fis-je remarquer avec un mince sourire. En général, les histoires de meurtre comme ça, tout le monde ou presque était au courant. Les journaux ne se faisaient jamais prier pour étaler tout ça avec le plus grand des plaisirs. Perversion typiquement humaine quoi. Je hochai un peu la tête quand elle m'apprit qu'ils ramaient complètement sur cette histoire. C'était donc au sujet de cette affaire là qu'elle voulait me voir. Je récupérai l'un de ses papiers pour le survoler brièvement. « Son nom ne m'est pas inconnu ... Vous avez déjà cherché du côté de ses proches et de ses amis, je suppose ? » Lui demandai-je calmement. Sur le coup, j'avais quand même un peu de mal à me rappeler de où j'avais déjà vu son nom. Sans doute dans une enquête sur laquelle j'avais moi même un peu travaillé dernièrement ?

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Un rire presque nerveux s'échappe des lèvres de Minnie. Clairement, elle est à bout. Elle a planché des heures et des heures sur ce dossier, sans parvenir à un résultat concluant. Forcément, elle dit un peu -beaucoup- n'importe quoi. Bien sûr, que Gabriel a entendu parler de cette histoire. Déjà, ça a fait la une des journaux, mais en plus c'est un détective privé ; il ne peut que s'intéresser un minimum à tous ces faits divers. « Pas faux ! » Et c'est peu dire, mais inutile de s'enfoncer elle-même encore plus. De toute façon, Gabriel ne peut que le voir : Minnie est exténuée. Elle a bien du mal à rester sur Terre. Pour autant, elle ne veut pas baisser les bras. Non, elle veut trouver le meurtrier, elle veut résoudre cette affaire et trouver le moyen de la boucler d'une manière ou d'une autre. Si Gabriel peut l'aider, c'est tant mieux. « Oui ! On a pensé à un meurtre passionnel, mais ça n'a pas été concluant. Du côté de la vengeance non plus. Mais je reste persuadée qu'on est passé à côté de quelque chose d'ultra important. » Soudainement intriguée, Minnie se penche légèrement en avant pour regarder, elle aussi, la liste. Elle la connaît par cœur mais c'est presque par réflexe qu'elle fait ça. « C'est-à-dire ? Tu l'as déjà entendu quelque part ? Un ancien client peut-être ? Ou ... un chef de gang ? » C'est assez peu vraisemblable pour le coup, la plupart des "chefs de gang" ont des tatouages ou un truc pour les distinguer des autres. Lui n'en avait pas le moindre. Après, tout un tas d'hypothèses restent encore envisageable, et Minnie ne peut pas s'empêcher de croiser les doigts ... pourvu que Gabriel sache où il peut avoir déjà entendu ce nom. Cela pourrait leur être d'une aide plus que bénéfique.

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Je voyais bien que la jeune femme était totalement à bout. Très certainement lasse et épuisée. Mais clairement pas prête à lâcher le morceau. Parce que ça, ce n'était pas son genre le moins du monde ! Et elle était si peu prête à cela, qu'elle venait donc de me contacter en espérant sans doute de toutes ses forces, pour que je puisse un tant soit peu l'aider. Pas besoin d'être devin pour comprendre cela et saisir le fait que c'était d'une grande importance pour elle. Et je n'allais certainement pas lui faire faux bond ! Ce n'était pas mon genre. Surtout pas quand il s'agissait d'une si bonne amie qu'elle l'était pour moi. je hochais lentement la tête de haut en bas, alors qu'elle m'indiquait toutes les pistes sur lesquelles ils avaient travaillé. A commencer par l'éventualité d'un crime passionnel. C'était généralement par ça qu'il fallait commencer, en effet. N'empêche que son nom me disait quelque chose. Ce que je fis remarquer à la jeune femme. Et cela attira pour de bon toute son attention. « Je n'arrive vraiment pas à m'en souvenir ... » Soupirai-je doucement, avant de sortir mon téléphone portable, pour commencer à farfouiller dans mon propre logiciel qui répertoriait tous mes clients. « Aucun casier judiciaire, je suppose ? » Demandai-je doucement en faisant toujours rapidement défiler ma liste. Sait-on jamais, si ce type était lié à une affaire sur laquelle j'avais travaillé et que, du coup, le nom me ressortirait tout naturellement. « Vous avez interrogés tous les proches ? » Lui demandai-je en me penchant de nouveau vers les papiers éparpillés sur la table, pour tenter d'y retrouver les confessions qui auraient pu être faites par les proches de l'homme mort. Il n'était vraiment pas rare que les meurtres soient commis par les proches, eux mêmes, des victimes ...

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Une moue boudeuse s'affiche sur les lèvres de Minnie. Tout espoir n'est pas perdu, elle ne veut pas baisser les bras aussi facilement ; mais Gabriel ne se rappelle pas. Son nom lui dit quelque chose, sans qu'il soit capable de dire pourquoi. Forcément, ça la stresse un peu plus encore. Finira-t-elle par trouver une solution ? Elle l'espère, parce que va finir par ne plus avoir le choix, et devoir boucler ce dossier. Mais elle déteste l'idée de laisser ça derrière elle. Au moins, elle sait qu'elle peut compter sur l'aide de son ami. Ce n'était pas gagné entre eux, au début. Les choses ont bien changé ! « Juste un délit mineur. Rien de bien concluant, donc. » Un soupire légèrement agacé s'échappe de ses lèvres. Minnie n'aime pas laisser tomber une affaire en court, mais elle se sent totalement démunie pour le coup. « Ouais, sauf son frère aîné. Il a mystérieusement disparu une semaine avant le meurtre. » Minnie tend les bras pour fouiller à son tour dans le dossier, étalé entre Gabriel et elle. Elle sort le papier qui l'intéresse et le pose devant son ami. « Sa mère a d'abord prétendu ne pas savoir où il était, et les relevés de téléphone prouvent qu'ils ne se sont pas appelés. Elle a changé de version en cours de temps, prétendant un voyage humanitaire. On a aucune trace de ça. » Elle fronce les sourcils, à mi-chemin entre la concentration et le découragement. Ils ont cherché de ce côté-là, mais ont bien vite abandonné l'idée de le retrouver. Il est, cela dit, fort possible qu'il y ait un lien avec tout ça, c'est trop étrange pour que ce ne soit pas le cas. « Mais aucune trace du frère non plus. » Nouveau soupir. Là, c'est clair : Minnie est dépitée.

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C'était exactement le genre de trou duquel on se passerait bien volontiers ! Malheureusement, comme tout être humain normal, je n'avais pas une mémoire à toute épreuve. Pourtant, je me rappelais très bien de ce prénom. Le seul souci, c'est que j'étais bien incapable de me le resituer précisément. Or, c'était bien là ce dont nous avions besoin, pour tenter de résoudre au moins en partie cette affaire qui était la raison de ma présence à ce café, en face de Minnie. Je ne me sentais vraiment pas de la décevoir. C'était un cas important, pour qu'elle m'ait ainsi appelé à l'aide. La laisser en plan n'était pas du tout dans mes projets, qu'on se le dise ! Je lui demandai s'il avait déjà un casier judiciaire ou non. Rien que des trucs sans importance. Ce n'était donc pas ainsi que j'avais du entendre parler de lui... Son frère aîné ? Il serait le responsable ? Difficile à dire, si vraiment il s'était tiré et avait ainsi évité d'être interrogé. Je pris le temps de réfléchir à toutes les informations nouvelles, qu'était en train de me fournir la jeune femme. Je récupérai et feuilletai quelques papiers, pour trouver certains prénoms. Je fronçai les sourcils en cours de route et m'arrêtai un moment. « Attend une minute ... » Soufflai-je doucement avant de me pencher pour récupérer la pochette de mon ordinateur qui attendait sagement par terre. Je l'en sortis et le posai sur la table devant moi, avant de commencer à farfouiller dans mes dossiers. « C'est à son frère que j'ai eus à faire. C'est pour ça que le nom me disait vraiment quelque chose ! » Indiquai-je rapidement, en ouvrant le dossier qui portait son nom. Après quoi, je tendis mon ordinateur vers la jeune femme pour qu'elle puisse regarder. C'était lui qui m'avait demandé de mener une enquête sur la petite amie de son frère, sans que celui ci ne soit au courant.

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Minnie n'a pas pour habitude de quémander de l'aide à ce point. Mais là, elle n'a clairement plus le choix. Si elle ne trouve aucune piste concluante, elle aura l'obligation de clôturer le dossier. Autrement dit, elle devra vivre avec, sur la conscience, cette enquête n'ayant pas aboutie. Et c'est ce qu'elle déteste le plus, dans son métier. Elle essaye de donner toutes les informations qu'elle a à Gabriel, dans l'espoir qu'une idée vienne en tête de ce dernier. Après tout, il est détective privé, il pourrait avoir une piste quelconque. Sans oublier que le nom lui a dit quelque chose ... ça ne peut pas être dans le vent. Minnie ne peut pas s'empêcher de ressentir un nouvel élan d'espoir quand Gabriel restitue ses souvenirs, et remet tout cela en place. Ce n'est pas encore grand chose, mais ils ne peuvent tout simplement pas ignorer ça ! Bon sang, elle a bien fait de faire appel à lui. Extatique, la brune se penche légèrement pour pouvoir regarder sur l'ordinateur de Gabriel. Voilà une bonne nouvelle. Au moins de quoi la remotiver - même si ce n'est pas vraiment de motivation qu'elle manque mais passons - et la rebooster pour de bon. « Je peux ? » Demande-t-elle en faisant un geste vague en direction de la souris incrustée sur l'ordinateur de Gabriel. Elle n'attend pas vraiment de réponse, trop concentrée qu'elle est et ouvre le fichier principal du dossier, sur lequel Gabriel a exposé l'affaire. « Tu crois que ça pourrait avoir un lien avec la petite amie ? Tu as conclu quoi à la fin de ton enquête ? » Minnie s'écarte légèrement de l'ordinateur, pour pouvoir regarder Gabriel, sourcils froncés. Elle ne va quand même pas se permettre de trop fouiller dans les fichiers, Gabriel est un professionnel avant tout et elle s'en voudrait de ne pas respecter la confidentialité des personnes qui l'ont sollicité. Et puis, ce sera sans doute plus simple si Gabriel remet les choses en place de lui-même.

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Ce n'était pas uniquement en tant que détective privé et ancien agent du FBI, que je tenais à aider Minnie à résoudre son affaire. C'était aussi et surtout en tant qu'ami. Parce que je voulais vraiment l'aider dans son enquête. Ca m'ennuyait quand même de la voir se prendre autant le chou à propos d'un truc qu'elle ne parvenait pas à comprendre. Et je savais vraiment bien à quel point ça pouvait être horrible de ne pas trouver le fin mot de l'histoire. C'était bien pour ça qu'elle avait fini par se tourner vers moi d'ailleurs, je n'en doutais pas. Et à force de me remuer les méninges, je fini par me rappeler un peu pourquoi je connaissais le nom. Enfin il me disait plus quelque chose, qu'il n'était un véritable souvenir pour moi ! Mais c'était du pareil au même. Et je fini par ouvrir le bon ficher. « Bien sûr ! » Eus-je à peine le temps de lui répondre, avant qu'elle ne se mette d'elle même à farfouiller dans mon dossier. J'eus un léger rire devant autant d'empressement. Mais je la laissais faire sans l'ombre d'une hésitation. Tout simplement parce que je lui faisais pleinement confiance et que je n'avais aucun doute sur le fait qu'elle n'allait pas commencer à fouiller dans des dossiers qui n'avaient strictement rien à voir avec cette enquête pour laquelle elle m'avait demandé de venir ce jour là. Bien sûr, elle connaissait parfaitement l'importance de la confidentialité d'une affaire. Elle n'allait donc pas s'amuser à mettre à mal mon travail et tout ça. « Ben ... Je l'ai pas mené à son terme cette enquête. Mon client m'a demandé de tout arrêter, avant que je ne puisse trouver quoi que ce soit. Je crois qu'il avait résolu sa petite affaire, lui même ... » Lui avouai-je en grimaçant un peu.

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Clairement, Minnie a l'impression d'être dans une impasse. Pourtant, Gabriel semble sur le point de raviver en elle des braises d'espoir ; il n'abandonne pas, et elle non plus. A deux, ils ont plus de chance de tiret tout cela au clair. Fébrilement, Minnie fouine dans le dossier sur l'ordinateur généreusement prêté par Gabriel. Elle espère y trouver une information primordiale, ou un quelconque détail qui puisse lui venir en aide. Bien sûr, elle n'a pas le temps de tout lire. Alors, très vite, son espoir diminue un peu, pour laisser place à une forme d'impatience à laquelle elle est très habituée ; c'est toujours ainsi quand elle ne trouve pas de solution immédiate ... ou presque immédiate. « Ah merde ... » Ne peut-elle s'empêcher de jurer face à cette triste constatation. Mais alors où cela est-il censé les mener ? Minnie a beau se triturer les méninges, elle a l'atroce sentiment d'être face à un mur ... En béton. Et indémontable, tant qu'à faire. Elle soupire fortement, ferme les yeux un instant ses doigts massant ses tempes. Elle sait qu'elle se bousille la santé à se plonger à corps perdu comme ça dans chacune de ses enquêtes mais là ce n'est plus une question de choix ; elle a choisi ce métier parce qu'elle en est passionnée ... Elle se doit de se donner à fond. « Et tu as essayé, ensuite, de voir pourquoi il avait souhaité arrêter l'enquête en route ? Comment il avait résolu sa petite affaire lui-même ? » Demande-t-elle finalement. Elle rouvre les yeux, les plante dans ceux de Gabriel. Il faut peut-être essayer d'explorer chacune des pistes qui s'offrent à eux, et ce, même quand elles paraissent dénuées de sens. Minnie a, plus d'une fois, été surprise à la fin d'une enquête. Il se pourrait que ce soit le cas avec celle-là aussi.

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J'avais envie d'aider Minnie dans son enquête. vraiment envie. Mais malheureusement, je n'étais pas un magicien. j'étais même loin d'en être un. Je ne pouvais pas faire de miracle. Et en un sens, tant mieux. Sans quoi, on me demanderait un peu trop souvent mon aide. Déjà que j'étais quand même pas mal sollicité en tant que détective privé. Il ne faudrait pas que ça empire plus encore ! Enfin bref, je n'étais pas du tout un magicien et je ne trouvais pas du tout de solution miracle pour aider mon amie qui ramait sévèrement pour mener à bien cette enquête. Je pensais pourtant pouvoir lui donner un beau coup de pouce, en me rendant compte que j'avais bien eus à faire à la famille de ce type retrouvé mort. Je n'étais pas bien loin de tenir quelque chose là, j'en étais sûr. Mais je ne pouvais pas achever cette enquête, puisque j'avais été coupé dans mon élan, par mon client lui même. « Non. Une fois qu'on me demande d'arrêter une enquête, je l'arrête. Je n'ai pas le droit d'insister. Je ne tiens pas à avoir à faire aux flics ... » Répondis-je avec une once d'ironie et d'amusement. Parce que oui, si je menais une enquête contre l'avis de mon client, il pouvait tout à fait porter plainte contre moi. Et je risquais de prendre cher. Donc non, je ne me trempais pas de trop non plus. Je ne voulais surtout pas prendre le risque de finir derrière les barreaux. Ce qui me semblait normal et légitime, pour sûr. « Tu devrais prendre le dossier. En tant que flic, tu as le droit de poursuivre une enquête si tu penses que ça peut t'aider à résoudre l'affaire de ce mec retrouvé mort. Alors prend-le et vois ce que ça donne. » Lui proposai-je finalement, en lui montrant mon ordinateur d'un bref hochement de menton.

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Gabriel a d'ores et déjà filé un grand coup de main à Minnie. Certes, elle n'est pas sur le point de résoudre le dossier mais elle a le sentiment qu'elle est sur le point de tomber sur le détail qui changera tout. Enfin, Gabriel a fait tout son possible et elle lui en est reconnaissante. Elle le sera encore plus si cela lui permet bel et bien de trouver une piste qui lui permettra de garder le dossier ouvert. Un léger sourire apparaît sur les lèvres de Minnie face au ton amusé de Gab. Il a bien raison d'éviter d'avoir à faire aux flics, la plupart d'entre eux n'apprécient pas vraiment les détectives privés. Ils piquent le boulot et usent de méthodes douteuses. Minnie est loin de faire partie de ces gens-là et heureusement ; Gabriel n'hésite pas à lui venir en aide quand elle est dans le besoin. « Oui tu as raison, merci beaucoup ! » Elle se penche pour récupérer son sac de main et fouille quelques instants dedans. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle en sort sa clé USB, sans laquelle elle ne se balade jamais. Sait-on jamais, hein ! Elle l'insère dans l'ordinateur de Gabriel et y glisse le dossier. Bien, c'est toujours ça de pris. Il suffira qu'elle passe un peu de temps dessus pour tout regarder dans le détail, et elle est sûre de pouvoir trouver une piste intéressante. Au moins de quoi convaincre son boss qu'elle doit poursuivre l'enquête. « Bon, maintenant que ça c'est fait dis-moi, comment tu vas ? » Enfin, Minnie ferme le pc et le tend à Gabriel, sourire aux lèvres. Elle n'a pas encore avancé dans l'affaire à proprement parler mais cela ne saurait tarder. Et maintenant qu'elle a tout ça, elle peut bien faire une pause. Elle en a besoin, en fait.

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J'étais quand même un ancien de la maison. Alors je savais comment ça fonctionnait. Je savais que je risquais assez gros à poursuivre une enquête qui avait été pourtant fermée par mon client du moment. Or, je refusais catégoriquement de prendre le moindre risque. Ce qui était quand même assez logique. D'autant plus que maintenant, j'avais deux enfants à charge. Et que je ne pouvais évidemment pas les laisser seuls. Soit, il y avait maintenant Kathlyn dans ma vie. Et j'avais toute confiance en elle. Je savais qu'elle aimait mes gosses comme s'ils étaient les siens et qu'en mon absence, elle saurait prendre soin d'eux. Mais il fallait quand même être honnête avec soi-même. Elle n'était pas vraiment prête à assumer deux enfants, toute seule. Je le savais et faisais avec. Pour revenir à l'instant présent, je laissais mon amie récupérer le dossier sur mon client, sans me faire prier. Franchement, si ça pouvait l'aider dans une enquête qui tournait quand même autour d'une mort, je ne pouvais qu'en être fier. J'espérais même vraiment que ça allait lui rendre service ! Après tout, ce n'était pas pour une autre raison qu'elle avait fait appel à moi ce jour là. Même si, une fois qu'elle m'eut rendu mon ordinateur, elle me demanda comment j'allais. Ce qui m'arracha un bref rire. Avant de répondre, je rangeai mon portable dans son sac. Puis je lui fis à nouveau face. « Oh ça va pas trop mal. Boulot, enfants, petite amie. Enfin c'est pas si facile que ça de retrouver la relation que j'avais avec Kathlyn avant, vu tout ce qui est arrivé durant notre séparation. Mais on s'en sort pas si mal que ça. Et puis elle adore mes enfants alors je ne peux pas vraiment m'en plaindre. » Lui répondis-je avec un léger haussement d'épaules, sans être certain de savoir ce qu'elle ignorait et savait sur ma vie en fait.

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Sans plus attendre, Minnie rend toutes ses affaires à Gabriel. Elle a le dossier qu'il lui faut, c'est maintenant à elle de se pencher dessus. Mais elle ne peut décemment pas ignorer Gabriel et faire sa vie. Ils sont amis, certes, mais cela ne l'empêche pas de le respecter, et de l'apprécier pour autre chose que ce qu'il peut lui apporter, professionnellement parlant ! Aussi, elle n'hésite pas à lui demander comme il va, consciente que c'est le moment ou jamais de prendre de ses nouvelles. De toute façon, elle ne pourra rien faire dans un endroit aussi bruyant, une fois au calme de son bureau ou de son appartement, elle se penchera de nouveau sur le dossier et fera tout ce qui est en son pouvoir pour résoudre cette affaire. Il faudrait au moins qu'elle soit capable de trouver une piste intéressante à exploiter, pour qu'on lui permettre de continuer son enquête. Mais pour l'instant, elle est avec Gabriel. Ce qui devrait pouvoir la pousser à se détendre un tant soit peu. Son petit monologue la scotche sur place. Une petite amie ? Des enfants ? Bah merde. Soit elle s'est perdue en route, soit elle n'a jamais rien su de la vie personnelle de son collègue et désormais ami. « Je ne t'écoute jamais quand tu me parles, ou bien tu ne me parles jamais ? » Demande-t-elle, avant d'exploser de rire. Faut avouer que la situation est comique, quand même ! « Bon reprenons tout depuis le début alors, quel âge ont tes enfants ? » Le questionne-t-elle, curieuse. Et puis, peut-être que les souvenirs reviendront quand il prendra la parole. En tout cas, c'est surtout le prénom Kathlyn qui ne lui dit rien. Peut-être aussi parce que Gabriel n'est pas un type très bavard, de nature ? Oui, peut-être.

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De toute évidence, nous avions assez travaillé pour aujourd'hui. Enfin soit, on ne pouvait quand même pas dire que nous venions réellement de bosser tous les deux. Je lui avais surtout filé mon dossier concernant un type qui était probablement lié au mec mort sur lequel elle menait une enquête. Mais c'était déjà pas mal. En gros, je lui avais rendu service dans la mesure de mes moyens. Maintenant, il ne me restait plus qu'à espérer que ça pourrait vraiment l'aider. Que je n'avais pas filé un truc confidentiel, dans le vent. M'enfin je savais qu'avec elle, c'était en de bonnes mains. Ce qui était déjà pas mal ! Pour en revenir à l'instant présent, nous redevenions des amis avant d'être des collègues, puisqu'elle m'interrogea sur ma vie. Je lui fis un bref résumé de mon actualité. Mais à sa question, j'éclatai de rire en réalisant que je n'étais vraiment pas doué pour toutes ces choses là. Pas du genre à m'épancher sur ma petite vie privée, quand je le faisais je sortais tout d'un bloc sans me poser plus de question que ça. « Merde désolé. C'est que je sais vraiment pas faire ça. Parler de moi ... » M'expliquai-je en ayant un petit frisson presque d'effroi. Parce que pour moi, ça représentait presque une terrible épreuve que de parler de ma petite vie. M'enfin parler de mes enfants, c'était autre chose quand même ! Et justement, elle m'interrogea plus en profondeur à leur sujet. Voilà qui me dérangeait beaucoup moins. « Nicholas a sept ans et Tenya, cinq. Je les ais adopté. C'était les enfants d'Annie ... » Elle devait quand même se rappeler d'Annie. J'étais venu aux Etats-Unis, tout droit d'Afrique du Sud, juste pour la retrouver. J'étais entré dans la police pour ça; Parce qu'elle s'était faite enlever par un type et que j'étais certain qu'elle était en vie. Il s'était avéré que j'avais eus raison puisque j'avais fini par la retrouver et les sauver, elle et ses enfants. Enfants que j'avais adopté après son suicide ...

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Minnie n'est pas franchement étonné par les mots de Gabriel. Elle avait remarqué, ça, qu'il n'aimait pas trop parler de lui et que, du coup, il ne s'y prenait jamais vraiment de la bonne façon. Elle sourit, amusée plus qu'offensée. Il n'aime pas s'épancher sur sa petite personne, c'est son droit. Elle n'ira pas le forcer à lui raconter des trucs alors qu'il apparaît clairement qu'il préfère éviter ça. Elle respecte cet aspect de sa personnalité ; surtout qu'elle-même n'aime guère parler de son ex petit-ami ou même de sa mère un brin étrange. Le reste ne la dérange pas, mais elle conçoit qu'il n'en aille pas de même pour tout le monde ; Gabriel en tête de liste. Elle le connaît à peu près, à présent. Et ce, malgré qu'elle n'ait que peu d'informations concernant son passé ... et sa vie actuelle à vrai dire. C'est un père de famille et un détective privé, voilà où s'arrêtent ce qu'elle sait de lui et de sa vie. Le prénom d'Annie, pourtant, ne lui est pas étranger ; il a déjà du le prononcer une fois ou deux, au tout début. Mais cela s'arrête là, il ne s'étale vraiment pas sur de tels sujets. Surtout quand cela le concerne d'aussi près. « Te tracasse pas pour ça, va. » Parce qu'elle ne lui en tient pas rigueur. Absolument pas. Chacun sa manière d'appréhender les choses, après tout. « Ça fait donc un moment que tu les as adoptés ? » Demande-t-elle, curieuse et intéressée par le sujet. Sans compter que Gabriel semble ne pas avoir trop de mal à parler de ses enfants, elle ferait donc mieux de rester là-dessus. Et de ne pas trop divaguer à droite et à gauche surtout, au risque de perdre toutes ses envies de se confier un tant soit peu. « C'est pas trop compliqué de t'occuper des deux en plus de ton job ? » Maintenant qu'elle est lancée, hein !

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C'était toujours tellement étrange pour moi de parler de ma vie. De parler de moi, tout court. je n'étais pas un grand bavard quand ça me concernait. C'était une chose que Minnie avait déjà pu remarquer depuis le temps. On avait beau se connaître depuis pas mal de temps maintenant, elle ne savait finalement pas grand chose de ma vie privée. Eventuellement, le fait que j'étais devenu flic pour retrouver la trace de ma meilleure amie qui avait disparu quand nous étions encore très jeunes. Depuis, elle ne savait plus grand chose sur mon compte. Comme le fait que j'avais adopté les enfants d'Annie quand celle ci s'était suicidée. « Non ça fait pas si longtemps que ça. Ca doit faire un an maintenant. Quand Annie s'est suicidée. » Avouai-je doucement avec un mince sourire. Voilà pourquoi j'aimais aussi peu parler de moi. Ca finissait toujours par arriver à un sujet plutôt dramatique. Ce qui avait le don de me mettre mal à l'aise. Enfin moi non, pas trop .Ca ne me dérangeait pas plus que ça. Mais ça souvent, ça foutait un trouble étrange et la personne en face de moi ne savait plus que dire ni comment gérer les choses. Alors que je m'étais fais à l'idée depuis le temps. Ce n'était plus si grave que ça ! « Oh c'est très compliqué d'avoir des enfants avec un boulot pareil ! » Avouai-je en faisant un peu les gros yeux. A vrai dire, je ne pensais pas pouvoir faire les deux en même temps. Mais ça s'était imposé à moi de façon assez soudaine et brutale. Alors je faisais avec maintenant. Et on ne pouvait pas dire que je le regrettais ,tant j'aimais mes gosses ! « Mais le retour de Kathlyn m'aide un peu. Elle ne bosse pas pour l'instant alors elle peut m'aider à gérer. Et puis bon, j'ai aussi une nourrice qui fait pas mal de boulot. Enfin ... Une centaine de nourrices sont passées dans la vie de mes enfants je crois. » Avouai-je avec un petit soupir de fatalisme. Ils détestaient les nourrices. Ca, je m'en étais rendu compte ...

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Il n’y a pas de secrets dans la vie, seules des vérités cachées qui reposent sous la surface.

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C'est presque ... étrange de parler de Gabriel. Minnie n'a pas l'habitude de l'entendre énormément bavarder, mais encore plus lorsqu'il s'agit d'aborder des sujets qui le concernent de très, très près. En l'occurrence, il s'agit de sa vie privée. La profileuse se rappelle des quelques informations qu'il a pu lui donner, c'est certain : il n'aime pas parler de sa petite personne, ou se lamenter sur son sort. C'est sans doute pour cette raison qu'elle ne paraît pas trop mal à l'aise face à sa révélation. Son amie s'est suicidée et si elle est très ... gênée de l'entendre avouer ça, elle n'en reste pas moins stoïque. La dernière chose qu'elle veut c'est laisser planer un malaise sur eux ; il accepte de se dévoiler un peu, ce serait quand même con de tout gâcher en laissant ses émotions prendre le dessus. Bien sûr que c'est triste et il ne fait nul doute que Gabriel ne le vit pas aussi bien qu'il le laisse paraître, mais s'il parvient à surmonter tout ça c'est pour les enfants. Aucun doute là-dessus ! Minnie hoche donc la tête avant de sourire quand il poursuit sur sa lancée. C'est sûr qu'il les aime ! « Tu m'étooonnes ! » S'exclame-t-elle, amusée. Elle ne s'imagine pas mère en tant que profileuse, un métier cadré et en lien direct avec le gouvernement. Elle n'ose pas imaginer ce que cela peut donner du côté de Gabriel, détective privé à son compte. Certaines affaires doivent lui prendre un temps fou. « Je me demande vraiment comment tu fais pour trouver encore le temps de boire un café avec moi ! » Plaisante-t-elle, avant d'enchaîner : « C'est toi qui est trop exigeant avec les nounous et qui les fait fuir ? » Elle le taquine bien sûr et son sourire la trahit sans trop de mal.

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J'étais moi même surpris de ce que j'étais en train de faire. J'étais en train de me confier à quelqu'un d'autre que Kathlyn. Voilà bien une chose qui n'était pas du tout habituelle chez moi, il fallait bien le dire ! Mais ce n'était quand même pas si désagréable que ça. Tout au contraire. Ca faisait presque du bien de vider ainsi mon sac. Evidemment, Minnie ne parlait pas beaucoup. La pauvre devait être prise de cours par mon soudain comportement. Et puis de toute façon, que pouvait-elle répondre à toutes les choses que j'étais en train de lui apprendre ? C'était super privée en plus. Bref, je ne lui en voulais pas d'avoir l'air aussi perdue. Mais je continuais bel et bien sur ma lancée ... Quand enfin je me tu, elle mentionna mon manque de temps flagrant. Mais le fait que je prenais quand même le temps de boire un café avec elle. Je laissai échapper un petit rire à ses mots. Elle n'avait pas tout à fait tort. A vrai dire, moi aussi maintenant je me demandais comme je faisais ça ... « Oh entre deux rendez-vous je peux bien faire ça ! Je te rassure, je ne vais pas devoir courir plus que d'habitude, pour rattraper un éventuel retard. Je suis tout le temps en train de courir de toute façon ! » Constatai-je en lâchant un faux soupir fataliste. Je m'étais fais à ce rythme de vie depuis bien longtemps maintenant. Et puis de toute façon, j'avais de nouveau Kathlyn dans ma vie. Et ça, ça arrangeait vachement les choses pour moi. Sans elle, je serais peut-être déjà devenu fou en fait ! « Ok j'admets que ma tendance à être hyper protecteur avec mes gosses, représente un frein certain ! Mais ce sont bien eux les juges les plus durs qui soient ! Ils les font fuir en moins de deux heures ! »

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Minnie est carrément étonnée de voir Gabriel se livrer ainsi à elle. Ce n'est pas habituel et elle profite de chaque information qu'il lui apprend. Après tout, cela fait bien longtemps qu'elle le considère comme son ami. En apprendre plus sur lui est donc forcément plaisant, lui qui est habituellement si secret. Est-ce cette Kathlyn qui le libère ainsi ? Et bien, Minnie lui tire son chapeau. Elle aime découvrir Gabriel sous un nouveau jour. Et cela se voit à son expression émerveillée et son sourire éblouissant ; c'est qu'elle ne fait jamais dans la demi-mesure, Minnie. « Tant que je ne bouleverse pas trop tes habitudes ... ça me va ! » C'est qu'elle s'en serait voulue de lui causer du tort, autant au niveau de son boulot que du reste. Minnie termine rapidement son café et s'installe plus confortablement dans sa chaise, regardant ce Gabriel qu'elle ne connaissait pas autant il y a encore quelques minutes. Mais elle n'a à faire qu'à une toute petite facette de sa véritable personnalité, elle en est certaine. Elle s'en contentera bien, cela dit. « Ahah j'aimerai bien voir ça, tiens. Franchement, tu les a bien éduqués. » Bah quoi ? C'est important de réussir à faire fuir les gens néfastes ou en tout cas, ceux qu'on ne peut pas apprécier. Nul doute que ses enfants s'apaiseront quand ils rencontreront la "bonne" nounou, celle qu'ils voudront bien accepter dans leur vie. « Je comprends donc à quel point tu galères à trouver une nounou ... T'as presque fait le tour de toutes celles de New-York, non ? » Bien sûr, elle plaisante - et son petit rire le prouve bien - ; il n'arrivera jamais à en faire totalement le tour. Elles sont trop nombreuses pour ça. Beaucoup trop.

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